Acte 2

Chat en poche2015 - 2016

Une drôlerie qui va jusqu'au vertige 
Télérama

La très belle mise en scène d'Anne Marie Lazarini souligne ce triomphe de l'absurde, voire du nonsense jusqu'à lui donner une dimension poétique sous la référence de Lewis Caroll
Le Canard enchaîné

Anne-Marie Lazarini mène ce ballet foldingue et corrosif
comme une mère chatte organise ses petits
Marianne

 Un délire qu'Anne-Marie Lazarini met en scène
avec verve joyeuse dans un décor détonant
imaginé par François Cabanat
La Croix

Un vaudeville décapant porté par des comédiens toniques
L'Express

Un joli moment de dinguerie
Le JDD

Ce Chat est un excellent moment de plaisir théâtral
La Terrasse

 


Pour imposer au répertoire lyrique parisien l’œuvre fantaisiste de sa fille unique et assurer à son nom une belle postérité, un bourgeois de la capitale décide de s’offrir, transfuge de l’opéra de Bordeaux, le ténor le plus convoité du moment. L’entrée en scène de son homonyme va déclencher des fantasmes de toutes sortes dans ce petit monde confit dans son égocentrisme, sa frustration et ses rêves de gloire...

Chat en poche est la deuxième longue pièce d’un Feydeau de vingt-six ans et l’on y sent toute sa jubilation à tirer les ficelles d’un vaudeville atypique, sans mari trompé, sans jupon retroussé, à jouer en virtuose avec le langage, l’esprit des répliques, les malentendus en chaîne, entraînant ses personnages dans un tourbillon de quiproquos presque surréaliste.

Il y brosse le tableau corrosif et cocasse d’une société joliment aliénée, piquée de prétentions sociales, de pulsions délictueuses et d’aspirations artistiques.

Feydeau joue avec allégresse autour de la langue et ses dialogues côtoient de si près l’absurdité que son petit monde déraisonne...

 

 

 

 


de Georges Feydeau
mise en scène Anne-Marie Lazarini

avec 
Jacques Bondoux, Cédric Colas, Giulia Deline,
David Fernandez, Frédérique Lazarini,
Sylvie Pascaud, Dimitri Radochévitch 

décor et lumières François Cabanat
costumes Dominique Bourde
assistant à la mise en scène Bruno Andrieux

création Les Athévains



en tournée de janvier à mars 2016



C’est merveille et parfaite jubilation d’entendre ces prosaïques et pourtant hallucinantes répliques qu’Anne-Marie Lazarini a orchestrées tel un opéra-bouffe, resserrant et rythmant judicieusement la partition comique. Derrière le loufoque, l’hystérie ; derrière la bêtise, le drame. Le déséquilibre menace à chaque instant. À l’image de l’étonnant décor de guingois conçu par François Cabanat. Mais les acteurs tiennent bon. Ils jouent à merveille. Et parce qu’ils interprètent avec sincérité des situations ridicules jusqu’au délire, ils donnent à Chat en poche une drôlerie qui va jusqu’au vertige.


La pièce atteint les sommets de la folie. L’absurde n’y connaît pas de limites et c’est cela qui nous ravit aujourd’hui, c’est cela qu’a parfaitement traduit Anne-Marie Lazarini dans la mise en scène qu’elle nous propose. Son spectacle est une fuite en avant désopilante mise en marche par un quiproquo d’une désarmante simplicité. L’argument est court, mais il entraîne un enchaînement de situations d’une cocasserie énorme.


La très belle mise en scène d’Anne-Marie Lazarini souligne ce triomphe de l’absurde, voire pire du non-sens jusqu’à lui donner une dimension poétique sous la référence de Lewis Caroll. Le décor semble tout droit sorti d’« Alice au pays des merveilles ». Les malentendus en cascades ne laissent aux acteurs ni le temps de souffler, ni le temps de réfléchir. Tout repose sur l’enthousiasme, la légèreté. Examen fait, le plaisir est au rendez-vous, chat va !


Feydeau qui signe ici sa deuxième pièce, est drôle, il n’a pas son pareil pour dévoiler les dessous de la France d’en haut. Anne-Marie Lazarini mène ce ballet foldingue et corrosif comme une mère chatte organise ses petits.


Anne-Marie Lazarini dirige avec talent et habileté la galerie des personnages déboussolés. Excellents, les acteurs forment un chœur où chacun joue sa propre partition de la déraison et s’accorde aux autres de façon totalement naïve, farfelue et… comique. Afin de souligner cette tonalité absurde voire surréaliste, la scénographie de François Cabanat, figure un appartement de guingois, qui vacille autant que les esprits. Nourri par la metteure en scène et sa belle équipe, ce Chat vigoureux, facétieux et bien proportionné est un excellent moment de plaisir théâtral.


Les quiproquos, les malentendus, les méprises s’enchainent pour notre plus grand plaisir. C’est cette folie burlesque, où la raison est déraisonnable, qui a séduit Anne-Marie Lazarini. L’excellent François Cabanat a conçu un magnifique décor de guingois, avec des chaises de couleur vive. Cédric Colas incarne Duffausset avec habilité. Jacques Bondoux, acteur génial, campe un Pacarel benêt et débonnaire. Dans le rôle de Marthe Pacarel, ravie de voir ses charmes opérer sur la jeunesse, Frédérique Lazarini est ici d’une grande justesse. Le couple Landernau, totalement à l’ouest, est interprété joyeusement par Dimitri Radochévitch et Sylvie Pascaud. Les jeunes fiancés par devoir, Giulia Deline et David Fernandez, sont au diapason. Voilà une soirée bien plaisante.


Un délire qu’Anne-Marie Lazarini met en scène avec verve joyeuse dans un décor détonnant imaginé par François Cabanat. Commencé sur l’irrésistible Duo des chats de Rossini, le spectacle s’enfle comme une baudruche qui paraît ne devoir jamais éclater. Les comédiens jouent en virtuoses leur folle partition.


Un sommet d’absurdité hilarante. Un vaudeville décapant porté par des comédiens toniques. Anne-Marie Lazarini orchestre avec un plaisir évident le dialogue de sourds et les énormités comiques du sieur Feydeau. La présence des « tontons flingueurs » que sont Dimitri Radochétich et Jacques Bondoux et la tonicité de la troupe emportent le morceau.


La mise en scène de Chat en poche par Anne-Marie Lazarini offre un joli moment de dinguerie. En inscrivant les personnages petits bourgeois dans un décor décalé la mise en scène d’Anne-Marie Lazarini donne une tonalité surréaliste à la mécanique de l’engrenage et transporte en absurdie. Tout est fou, et tout est normal. Les interprètes endossent l’innocence de leurs personnages et régalent d’un florilège de répliques incongrues comme Feydeau en a le secret.


La représentation bénéficie ainsi d’un écho à la fois visuel et fonctionnel, mis au service d’une réalisation scénique qui, sans forcer le trait, révèle par ses variations de rythmes et son orchestration verbale les tonalités et les accents savoureux de la pièce. Avec, dans les costumes porteurs de modernité, une interprétation homogène, inscrite dans une « mécanique » adaptée.


Anne-Marie Lazarini, a réalisé là une mise en scène espiègle, naïve au meilleur sens du terme, acidulée, pétillante, qui vise juste et bouscule les préjugés liés à Feydeau.
Les maris sont irrésistibles - merveilleux Jacques Bondoux et Dimitri Radochévitch - tandis que les femmes, Frédérique Lazarini, incandescente et drôle à mourir, ainsi que Sylvie Pascaud, héroïque, tiennent leur place. David Fernandez et Giulia Deline sont bien distribués alors que le "ténor", Cédric Colas, qui a contre lui de ne pas avoir du tout l’âge du rôle, résiste, grâce à son métier, très réel. Charmant moment d’ivresse et de frénésie, frappé de rythme et de tourbillonnante folie, ce "Chat" met tout le monde dans sa poche.


Le texte est un régal de jeux de mots, un festival de quiproquos tels qu’on est proche de la folie. La mise en scène d’Anne-Marie Lazarini joue à fond la carte du déséquilibre. Le plancher est en pente, les chaises rococo, très fin XIXème, éclatent de couleurs criardes. Les acteurs entrent avec plaisir dans ce délire cruel, tous se laissent avec talent emporter par ce vent de folie où le rire nous entraîne vers le délire total.


Anne-Marie Lazarini qui met en scène Chat en poche, semble avoir bien décortiqué les mécanismes de l’horlogerie complexe de cette pièce de Georges Feydeau, en emportant la pièce dans une sorte de vertige fou, enchaînant les scènes avec une belle virtuosité et beaucoup d’esprit. Pour parvenir à ce résultat enviable elle disposait d’une très belle équipe de comédiens, qui chacun dans leur rôle respectif, parviennent à restituer le style débridé, corrosif, délirant de cette seconde pièce de Georges Feydeau.


Chat en poche